vendredi 26 janvier 2024

TRIP SAD HILL

Ceci est un extrait de l'article paru dans Trail Adventure magazine de l'été 2023 à retrouver a la vente dans notre catégorie "raids"


Le cimetière de SAD HILL

Sur les traces d’Eastwood !

Sergio Léone, Clint Eastwood, Lee van Cleef, les westerns Spaghetti ça vous parle ? Ces films incroyables qui se déroulent au son des musiques lancinante de Ennio Morricone sont des monuments du 7eme art ! Réalisé par un Italien, produit par des Américains et tourné en Espagne ! 

La plupart de ces chefs d’œuvres ont été tournés dans le sud de l’Espagne dans le désert de Tarbenas près d’Almeria, donc bien loin de notre vielle France…

Toutefois la deuxième partie du film : « le bon, la brute et le truand » a été tourné au nord de la péninsule Ibérique pas trop loin de l’hexagone à l’allant tour de Burgos ! 

En tant que fan de Sergio Léone, j’ai regardé un documentaire sur Netflix à ce sujet. Un cimetière de 5000 fausses tombes a été conçu par l’armée Espagnol (qui avait été mis à l’ordre du réalisateur Italien par Franco) de forme circulaire afin de pouvoir y tourner la scène finale qui est en fait un duel a trois ! Un grand moment ! allez vite revoir cette scène sur YouTube dès que vous aurez fini l’article, vous en aurez des frissons ! 

Voilà un bel objectif de trip trail pour le printemps ! Je contacte mon Ami Pierry, ex-inter en cross des années 80, reconvertie au métier de guide au long court qui a quelques expériences à son actif : Himalaya, Népal, Mongolie, Inde du sud, Sri Lanka, Maroc et Espagne évidemment, notre homme étant résidant de Biarritz, son terrain de jeu le prés de sa base ! 

J’expose le projet a notre homme, qui me réponds que justement avec Robin de Rental Motorcycle, le loueur/organisateur de rando de Biarritz qui vas bien, ils ont prévu ce trip a la commercialisation sûr 3 jour pour fin 2023. « il faut qu’on reparte affiner le tracé avec Robin, si tu veux être le 1er à le découvrir ! » 

Un coup d’avion et 2 heures de camionnette plus tard, nous voici a Logrono, ville la plus importante de la « Rioja ». Située tout au sud du Pays basque et surtout célèbre pour son vin rouge. 

Pour ce trip de 3 jours, Nous serons 4 (Pierry, Robin de Rental, Edgar un jeune infatigable ! Et moi-même), tous armé de Yamaha 700 Ténéré loué chez Rental motorcycle. Nous partirons le lendemain a la première heure !

Avant même de partir une embûche de taille se mets en travers de notre route ! Les bars à Tapas de la « Calle Laurel » ! La spécificité de Logrono est que ces derniers ne proposent qu’une sorte de Tapas par bar, les plus connus sont la tour de champignons à l’huile ailée supplanté de sa crevette ! Un poil gras mais délicieux accompagné d’un verre de vino tinto Crianza local, mais vu qu’étant curieux on a voulu tester un maximum de Tapas différents toujours accompagné d’un « copa de vino tino » eh bien, on a fait pas mal de bar… je me souviens d’un gras de porc frit délicieux, ensuite plus rien !

Donc, à la première heure de nos capacités du jour, donc vers 10 heures, nous nous mettons en route. Nous commençons le parcours par la traversée des vignes de la Riojà, (je soupçonne un sale coup de Pierry pour nous faire culpabiliser…). Les domaines viticoles sont énormes, les propriétaires ont fortement investi pour embellir leurs exploitations en construisant des hôtels et des chaix somptueux par de grands architecte tel que Gerry à qui ont doit également le Guggenheim de Bilbao. les vins de la Riojà ont été élus meilleurs vins du monde (rapport qualité prix !) par les spécialistes il y a une dizaine d’années, voilà pour la minute culturelle. 

Nous attaquons les pistes en craies qui nous font monter sous un promontoire rocheux qui surplombe la Rioja que nous allons suivre sur des kilomètres, tantôt au-dessus, tantôt en dessous. On découvre un peu plus loin un terrain de jeu mi trial, mi cross qui nous permet de nous défouler. Pierry nous montre que l’on peut quand même sauter haut avec une T7 chargée avec tous les outils, les pièces de rechange, ses affaires de rechange et sa belle portance sans tordre les jantes de sa Yamaha! Bon quand il atterrissait, ça faisait trembler la terre! 

Edgar nous montre ses talents au demi-tour, roue arrière bloqué, bon ça ne passe pas tout le temps… Mais avec sa vigueur de jeune vivant au grand air, il nous relève sa Yamaha d’un bras, on a à peine le temps le voir par terre pour se moquer.

Robin s’essaye au franchissement avec sa Ténéré et ses pneus d’origine, mouais, rien d’exaltant.

On descend de notre promontoire par un chemin raviné et technique, un régal. On remonte la falaise par une route sinueuse et on plonge dans une forêt qui nous mène sûr de grandes étendus cultivées. C’est l’heure de la Halte Tapas du midi, quelques fritures bien grasse et un coca suffiront. Les chemins à travers la plaine sont roulant. On déboule sur une ville médiévale en ruine avec son château dans le même état comme on en trouve qu’en Espagne. Arrêt photo, c’est sublime ! On reprend nos pistes roulantes qui nous font arriver à Burgos. On est environ à 1000 mètres d’altitude et la température a bien baissé…

Hôtel, douche et nous allons visiter les abords de l’immense cathédrale de la ville et ses magasins de bondieuserie avant de trouver un quartier de « bar à tapas » bien fourni ! C’est moins festif que Logrono mais quand même très correcte. Une côte de bœuf plus tard, nous rentrons à l’hôtel et nous y croisons une curiosité locale, (nous sommes la semaine sainte) d’immense défilés religieux rythmé au son des tambours, certains portent la vierge, d’autre suivent au son des percussions, vêtu de soutane et de chapeau pointu rappelant la secte du Ku Kux klan. Le tous par 5 degrés et un vent glacial offrent un surprenant spectacle…

Le lendemain, nous partons sans traîner en direction de Sad Hill via un plateau argileux agrémenté de roche avec lequel on peut jouer à jumper avec nos trails, il a plu les jours précédant et dans les points bas quelques beaux passages avec des ornières grasses nous rendent la tâche ardue. Ces dernières nous amènent à découvrir la phobie du plus jeune d’entre nous que nous ne le citerons pas, l’ornière ! Dès qu’il en voit une, il a tendance à se jeter dedans, les flancs de carénages en premier, heureusement qu’il relève sa moto plus vite qu’il ne la couche. 

La piste est variée, du rapide, du déniveler, de la descente caillouteuse, quelques ornières… C’est top à rouler, vers midi, on commence à apercevoir des massifs rocheux faisant penser à l’ouest américain… On progresse dans des paysages inconnus en France. Nous traversons un dernier village qui nous mène au fond d’une vallée que nous escaladons pour déboucher sur le fameux cimetière de SAD HILL que nous apercevons du haut de la colline : une place centrale en pierre blanche entourée de milliers de tombes comme si elles devaient représenter un gradin géant tournée vers une scène central ! Nous posons les motos et progressons dans le cimetière, ça a beau être un décor de cinéma, l’endroit est prenant, Clint Eastwood n’est plus là, mais on marche sur ses traces, les montagnes rocheuses qui nous entourent n’ont pas changés et forment un cirque géant, on est dans le film, on se rejoue les scènes dans la tête, on s’attends à entendre siffler les balles, on y est ! C’est con ! Mais ça fait quelque chose ! 

On quitte Sad hill avec l’air de "Ecstasy Of Gold" de Ennio Morricone dans la tête vers d’autres horizons telle des cowboys à la fin d’un film… Sauf que nous, on a encore 120 bornes a enquiller et qu’on n’est pas d’ici ! Donc après quelques « Tapasserie », on prend la piste grand gaz ! Le trajet est superbe, de la latérite bien rouge, des sous-bois technique, du chemin creux où sans le citer, le moins vieux d’entre nous ira faire une tentative de labourage sur un dévers improbable… Pierry, lui, nous guide de tête et des épaules, les 120 bornes défilent à vitesse grand V et nous sommes rendu à Soria, notre étape pour la nuit à venir ! Que du bonheur, une belle, longue et riche étape ! Ce soir, ça ne crânera pas au comptoir ! Un apéro, un repas et au lit la compagnie.

Troisième jour ! Tout notre petit monde est bien requinqué pour la remonter sur la ville de départ, Logrono ! 

Nous quittons la ville de Soria par une piste plein nord à travers la vallée direction la montagne, changement complet de décor, nous traversons des régions agricoles et rejoignons de magnifiques gorges que nous empruntons par une petite route, en fait, nous sommes sur « la route des dinosaures, » on ne l’avait pas vu venir celle-là ! En nous arrêtant faire une pause, on nous explique que nombreux Sauropodes, Théropodes et autres reptiles géants vivaient ici en masse et y ont laisser un paquet d’empreintes. On reviendra avec les enfants, ils seront contents…

Nous repartons sur des belles pistes nous menant à 1600 mètres d’altitude, ça tourne, ça vire, ça fait des travers, ça lève l’avant, le nez au vent en train d’admirer des paysages toujours plus grandioses, il fait grand beau, on est quatre potes sur nos montures à suivre des crêtes de montagnes qui nous mène toujours plus haut… ça sent le bonheur ultime… On enchaîne les monts sous les regards des troupeaux de vaches sur des kilomètres, ça monte, ça descend à travers des forêts de pins, quelques villages abandonner nous rappellent qui il y a dû avoir une vie par ici où aujourd’hui nous n’avons croiser personnes depuis cinquante kilomètres. Quelques panneaux indiquant que des pièces détachées de dinosaures ont été trouvées de ci et de là et on remonte sur un autre massif montagneux avec encore de superbes pistes. C’est top ! 

Toute bonne chose a une fin, on arrive au bout du massif, on aperçoit Logrono. Pierry nous indique le chemin du retour, le natif des années 90 ne fait plus tomber sa moto. Il est temps de rentrer dans nos chaumières pour y revoir le « bon, la brute et le truand » !

R. Geneau de Lamarliere

Encadré :

Le voyage :

Sad Hill et Riojà

Entre 3 et 4 jours selon l’heure d’arrivée a Biarritz 

3 nuits, motos 700 Ténéré où similaires.

Environs 850 km, 70% de tout terrain

A Partir de 870€

https://www.rentalmotorcycle.fr/fr/product/sad-hill 

06 20 98 37 62

Le Film : Le bon, la brute et le truand :

A voir où à revoir :

Le documentaire à voir SAD HILL UNEARTHED sur Netflix.

La scène finale sur Youtube !

https://www.youtube.com/watch?v=tilvxdiO2nU&t=139s

A écouter: Ecstasy of gold de Ennio Morricone